Bonjour mes lecteurs, ravie de vous retrouver ! 😉
J’ai la chance d’habiter près d’une forêt et tous les automnes nous ramassons des châtaignes dans notre jardin. J’adore les manger grillées ou faire de la crème de marron. Et oui, attention la fameuse crème de marron est faite à partir de châtaignes et non pas de marrons.
Les marrons d’inde ne sont pas comestibles, mais peuvent entrer dans la composition d’une teinture mère qui sert à traiter les hémorroïdes.
Histoire de la culture de la châtaigne
Le châtaignier est un arbre majestueux à cime large bien branchue et à croissance rapide. Il peut mesurer 25 à 35 m de haut et 4 mètres de diamètre. Il a une grande longévité et peut dépasser le millénaire.
De beaux spécimens se trouvent dans le secteur de Zonza en Corse du sud, certains écrits mentionnent un sujet vieux de 2500 ans.
La culture du châtaignier s’est développé avec l’apparition des techniques du greffage durant l’Antiquité.
La châtaigne a été d’abord appelée « gland de Zeus ». L’apogée de la culture du châtaignier se situe au 16ème et 17ème siècle où il fût nommé « arbre à pain » car la châtaigne constituait la principale nourriture.
Dans les années 1820, des industriels lyonnais découvrent que les tanins du châtaignier permettent de teindre la soie en noir. Il devient plus rentable d’abattre les arbres pour en extraire les tanins que les cultiver pour leur fruit.
Aujourd’hui la châtaigne est devenue un fruit peu consommé en frais, les principaux débouchés sont la conserverie (châtaignes au naturel…) et la confiserie (confiture ou crème de marrons, marrons glacés…).
Le châtaignier chez les celtes
Au temps des celtes, le châtaignier, au large tronc et aux racines puissantes, était considéré comme le gardien de la porte de l’année nouvelle, de l’hiver où rien ne pousse. Les châtaignes nourrissaient hommes et bêtes pendant tout le temps où la nature était morte. C’est le gardien de l’Ouest et arbre de la saison d’automne, un symbole de prévoyance.
Pour les celtes, les arbres étaient sacrés : ils les pensaient habités par les dieux. À chaque date de naissance, correspond donc un arbre protecteur, pour le châtaignier ce sont les personnes nées du 15 au 24 mai et du 12 au 21 novembre, considérées comme des porteuses de lumière. Les celtes ont une vision de l’existence où le concret et l’esprit ne font qu’un.
Les feuilles dentées du châtaignier, en forme de lance, ont inspiré aux Celtes l’image du guerrier incorruptible. Il symbolise la vérité.
Utilisation du châtaignier et des châtaignes
Le châtaignier et les châtaignes ont été et sont toujours utilisés dans de nombreux domaines:
- comme combustible pour se chauffer,
- la construction de clôtures en agriculture,
- la tonnellerie,
- comme charpente dans la construction de bâtiments, même si il a été fortement concurrencé par le chêne,
- l’ébénisterie,
- la menuiserie,
- la vannerie,
- pour en extraire les tanins,
- la conserverie pour faire des châtaignes au naturel
- la confiserie pour faire des confitures, de la crème de marron, des marrons glacés….
Des générations de personnes ont vécues grâce aux châtaigniers. Ils ont développés des savoir-faire aujourd’hui parfois disparus. J’aime me replonger dans les métiers anciens et les techniques anciennes.
Teinture avec des châtaignes
J’ai toujours entendu parler dans ma famille du brou de noix pour teinter les meubles. Celui-ci est fabriqué à partir de bogues de noix fraîches.
Je me suis dis que j’allais tenter l’expérience avec des bogues de châtaignes puisque j’en ai en quantité dans mon jardin à l’automne.
Attention, ne laissez jamais un enfant faire la manipulation tout seul.
Le matériel
- un grand faitout émaillé ou en cuivre dédié à la teinture, assez grand pour que vos tissus puissent bouger à l’intérieur,
- des gants et une cuillère dédiée à la teinture,
- un tablier ou des vêtements qui ne craignent pas les éclaboussures de teinture !
- 12 litres d’eau,
- 700 grs de bogues,
- 400 grs de tissu (lin + coton) .
J’ai fait le choix de ne pas utiliser d’alun pour mordancer mon tissu, car la bogue de châtaigne contient beaucoup de tanins qui produisent quasiment la même chose. Mes tissus ne sont pas destinés à l’habillement, je préfère donc faire cette teinture le plus naturellement possible.
C’est quoi le mordançage ?
Le mordançage consiste à faire bouillir le tissu dans de l’eau où l’on ajoute une substance chimique, la plus courante étant l’alun potassique ayant pour fonction de créer un pont chimique entre les fibres textiles et les teintures naturelles. Ces dernières n’ont pas suffisamment d’affinités chimiques avec la fibre pour s’y fixer durablement.
Le tutoriel de la teinture à la bogue de châtaignes
Faire bouillir d’abord votre eau.
Plonger les bogues dans l’eau et les faire bouillir pendant 20 min. Ensuite les laisser macérer une nuit.
Le lendemain, les filtrer.
Les bogues ont rejoint le composteur, celui-ci sera excellent pour cultiver mes pommes de terre !
Ensuite faire bouillir le jus obtenu.
Mettre les tissus dans le faitout et faire bouillir à faibles bouillons pendant 1h.
Par la suite, rincer les tissus à l’eau froide et les mettre à la machine à laver.
J’ai obtenu des tissus d’un joli brun. Je m’en suis servie comme base pour faire de la broderie, je vous montrerais ça dans un prochain article.
Si vous vous lancez, n’hésitez pas à partager vos réalisations avec le #claddaghandco et à me poser vos questions!
See you !
Source: Wikimedia Commons